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L’histoire de Baptiste Jenard, c’est celle d’une passion conjuguée à une soif d’aventure. Une aventure sportive qui l’a amené d’Aveyron en Floride, de Toulouse à Madrid et puis finalement, en Pologne, où il a posé ses valises depuis 2013. Il y travaille désormais aux côtés de Kacper Lachowicz, coach et motivateur individuel renommé. Dans ce deuxième épisode des Pyrénéens expatriés, nous revenons donc sur son parcours et ses projets.

En quelques mots, peut-on revenir sur ton parcours basket  ?

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Baptiste a pu développer sa passion en Floride (photo : BJ)

Le basket, cela a toujours été une passion, mais j’ai commencé assez tard, via l’UNSS, autour de mes 13 ans. J’avais toujours fait du foot et après cette expérience, je n’ai plus lâché.

Après l’UNSS, je me suis inscrit dans un club près de chez moi en Aveyron puis à 16 ans, j’ai eu la chance de pouvoir partir en Floride avec l’aide du Rotary et ainsi y poursuivre ma scolarité. Là-bas, je pouvais m’entraîner tous les jours car la salle était ouverte en permanence, des conditions de rêve ! De retour en Midi-Pyrénées, j’ai joué à Druelle puis à Caraman, avant de repartir à Madrid avec Erasmus.

Alors finalement, qu’est ce qui t’as amené en Pologne ?

J’ai découvert la Pologne il y a 6 ans, lors d’un voyage avec des amis rencontrés lors de mes études en Floride. Cela m’avait beaucoup plu et j’avais envie d’y retourner, ce que j’ai fait pour mon stage de fin d’études. Le marché professionnel était nettement plus actif qu’en France, et il l’est toujours ! Aujourd’hui, je travaille pour HSBC dans la finance et aussi en freelance (marketing et business development) pour un coach de basketball et motivateur polonais, Kacper Lachowicz.

Comment l’as tu rencontré ?

C’est l’histoire d’une belle coïncidence en fait. Lors de mon Erasmus à Madrid, juste avant mon départ pour la Pologne, je suis allé voir la finale européenne de 3×3 où j’ai rencontré Yannick Boteko qui représentait la France sur ce tournoi (n.d.l.r : il participe aussi chaque année au Da Saint Day à Toulouse). Sur place, il m’a permis de rencontrer Rafal Lipinski, champion du monde de dunk, qui m’a enfin fait rencontrer Kacper lors de mon arrivée à Cracovie . Et l’opportunité de travailler avec lui s’est présentée.

On imagine que cela ne s’est pas fait en un jour !

Le groupe U15 du Wisla Krakow (photo BJ)

             Le groupe U15 du Wisla Krakow (photo : BJ)

Non ! Tout d’abord sur place, Kacper m’a permis de m’entrainer avec le Wisla Krakow, un des plus importants clubs de Pologne où les équipes évoluent au niveau équivalent Nationale 2 pour l’équipe première et Prénationale pour la réserve.

Avec le temps, nous sommes devenus bons amis, et lors de mes vacances en France en 2014, nous avons organisé notre premier camp avec le club de Basket Vallon en Aveyron, d’où je suis originaire.

A notre retour en Pologne, nous avons décidé de travailler ensemble pour organiser des camps, des entrainements individuels et également de développer notre projet Kacpa Challenge à l’étranger. Côté coaching, nous avons aussi suivi les U15 du Wisla durant une saison avec des résultats intéressants. Et depuis cette excellente année, je ne l’ai pas quitté !

Quels sont tes objectifs maintenant ?

Désormais, ma priorité est de continuer à développer notre réseau à l’étranger, si possible aux USA car je désirerais m’y installer. Nous avons développé depuis 2015 un nouveau type d’événement qui se nomme le Kacpa Challenge, où nous mettons les participants de tout âge et tout niveau en compétition sur 10 stations différentes. Cela permet de comparer le tir, la technique ainsi que le physique sans risque des contacts dangereux avec les autres joueurs.

Nous avons déjà réalisé 4 éditions en Pologne, désormais soutenues par le ministère des sports, et espérons trouver des clubs partenaires à l’étranger, afin de les aider à promouvoir leur club et la pratique du basket.

Ensuite, je recherche toujours un club partenaire en Midi-Pyrénées afin d’organiser un deuxième camp mais également des cliniques et des discours de motivation pour les joueurs et entraineurs de la région.

Les camps Kapca en France (photo BJ)                                                                  Les camps Kapca en France (photo : BJ)

De plus, j’essaie d’aider les joueurs avec lesquels je suis en contact pour créer des profils par vidéo, la mise en contact avec des clubs et universités, et la programmation de coaching individuel. Mon objectif final étant de réussir à faire collaborer mon réseau en France avec celui en Pologne.

Enfin, depuis décembre, j’ai pu enfin rencontrer Ousmane Niang, avec qui j’ai décidé de m’impliquer pour le projet l’Ecole en Basket, qui a pour but de créer une école/sports études de basketball en Guinée, d’où est originaire Ousmane. A l’heure actuelle, nous sommes en train de créer une campagne de financement participatif afin de faire un grand pas vers l’avant.

Quel est le niveau de jeu en Pologne, comment se situe le basket au niveau national ?

Ce n’est vraiment pas évident en raison d’une structure totalement différente en Pologne. Je trouve le système quelque peu élitiste en raison du manque de soutien financier du ministère des sports. De ce fait, chez les jeunes, très peu de clubs ont les moyens de payer les tournois et/ou déplacements. A titre d’exemple, Kacper devait payer de sa poche certains bus pour nos déplacements avec les U15.

Concernant les seniors, le championnat Ekstraklasa (équivalent Pro A) est le seul championnat 100% professionnel qui accueille des joueurs étrangers. Chez les garçons, les résultats en compétitions européennes progressent mais il y a encore trop d’écart entre les deux moitiés du tableau du championnat, un peu comme le PSG en Ligue 1… Ce qui se retrouve d’ailleurs chez les filles où le Wisla Krakow remporte le titre presque chaque année mais ne dépasse pas les quarts en Euroleague.

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A la découverte de la ligue polonaise (photo BJ)

Enfin dans les divisions inférieures, seules les équivalents de la Pro B, NM1 et NM2 sont gérées par la fédération, où seuls les joueurs de nationalité polonaise peuvent participer à la compétition.

Dans mon cas, je joue donc dans une ligue privée KNBA (Krakow Nurt Amatorskiego Basketu), qui fait office de championnat régional et existe depuis plus de 15 ans dans le sud de la Pologne. Tactiquement parlant et au niveau des fondamentaux, les basketteurs amateurs français sont bien supérieurs. Or, ce qui m’a surpris, c’est l’investissement à la salle de sport de tout sportif (amateur ou professionnel) en Pologne, de ce fait le niveau physique est plus élevé.

Envisages-tu un avenir là-bas ?

A l’heure actuelle, je pense être dans un bon environnement pour me développer et continuer à élargir mon réseau, j’ai eu beaucoup de chance quand je vois les personnes que j’ai rencontré.

De plus, le basket y est en pleine expansion et les portes s’ouvrent plus facilement aux nouveaux visages qu’en France. Mais sur le long terme, j’espère m’installer définitivement en Floride où j’ai auparavant étudié et travaillé, les structures et finances y sont beaucoup plus attractives dans le domaine du basketball. Nous verrons bien !

Qu’est ce que tu dirais à quelqu’un qui hésite à partir à l’étranger ?

Je dirais tout simplement de foncer ! Je pense que l’expérience soit bonne ou mauvaise, on en ressort changé et surtout cela peut permettre de progresser plus vite à tous niveaux, que ce soit sportif via des techniques d’entrainement différentes, ou par l’échange culturel avec les autres expatriés ou les locaux. De plus, à l’heure actuelle, la situation économique de la France engendre de nombreux blocages dans le développement personnel et sportif, un départ peut permettre d’accéder à plus d’opportunités.

Merci d’avoir répondu à nos questions !

Merci à basket31 d’avoir mis en lumière ce projet, qui je l’espère en appellera d’autres !

Pour contacter Baptiste, retrouvez la page Facebook de leur projet ainsi que leur site web.

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