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France-Espagne. Cette rivalité entre deux nations performantes a donné quelques matchs tendus, serrés, et passionnants. La victoire contre les espagnols en demi-finale de l’Euro en 2013 a presque plus de valeur que le gain du titre européen le lendemain face à la Lituanie.Et que dire de la saveur de les avoir éliminés de LEUR mondial en quart de finale l’année passée? Les confrontations entre ces deux nations sentent la poudre, et décident désormais de l’hégémonie continentale. Pour autant, il est amusant de savoir que cette vieille rivalité a démarré en Midi-Pyrénées il y a plus de 70 ans, au stade des Minimes, à Toulouse.

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1943. La France est coupée en deux, sous l’occupation allemande, la grande partie sud est gouvernée par le régime de Vichy. Malgré les conditions de vie difficiles de cette période, les activités continuent, tel que le sport permettant d’oublier le marasme quotidien et les privations en tout genre. Le basket ne fait pas exception à la règle, comme en atteste l’augmentation des licenciés, passant de 18 000 pratiquants en 1938 à 55 000 en 1944. Bien que le déclenchement de la seconde guerre mondiale a interrompu toute compétition internationale, l’équipe de France a malgré tout disputé deux rencontres amicales, contre la Suisse, pays neutre, et l’Espagne, qui n’est pas encore officiellement entré dans le conflit. Ce match disputé le 7 mars 1943 à Toulouse est la toute première confrontation internationale de la France face à l’Espagne.

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Etienne Roland sous les yeux du public toulousain

Les internationaux français sont en manque de compétition, mais pas moins que leurs homologues espagnols qui n’ont plus été rassemblés depuis les championnats d’Europe de 1935, en raison de la guerre civile qui a touché leur pays (1936-1939).

L’organisation de cette rencontre est vrai tour de force réalisé par Charles Pilé, Président de la Ligue des Pyrénées et responsable de l’organisation du basket dans la zone non-occupée.

Le match a maintes fois été repoussé. La suppression de la ligne de démarcation, le 1er mars 1943, et donc la rupture unilatérale de l’armistice par le Reich Hitlérien, entraine l’invasion de la zone « libre » par les nazis. Les espagnols sont en conséquence bloqués à Port Bou quelques jours, près de la frontière française, alors qu’ils ralliaient Toulouse.

Mais déplacer des joueurs français pendant l’occupation n’est pas non plus une mince affaire. En raison d’ordres et de contre-ordres liés aux événements et au renforcement des contrôles, des internationaux comme Emile Frézot ont raté le train les menant à Toulouse!

Ceux-ci ne pourront pas rejoindre la délégation française à Toulouse, logée dans une maison close réquisitionnée pour l’occasion…

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, Jean Nichill, joueur du Toulouse Université Club (TUC) sera convoqué pour pallier aux absences. Il honorera sa seule cape internationale, sans rentrer en jeu malgré l’insistance du public.

Le public est justement venu en masse pour assister à cette rencontre amicale jouée en plein air: on dénombre près de 7000 spectateurs massés dans les tribunes et autour du terrain du stade des Minimes. Les spectateurs plus habitués aux rebonds aléatoires de la balle ovale ont semble-t-il apprécié la partie, incertaine jusqu’au bout.

Cette rencontre très disputée verra la France s’imposer d’un point, 25 à 24, sur un tir de Lesmayoux. C’est le début d’une longue et grande rivalité qui naquit à Toulouse.

07/03/1943 à TOULOUSE (France)
FRANCE bat ESPAGNE : 25-24 (13-13)
L’équipe de France
Robert BUSNEL (Grenoble)
Georges COULON (Paris UC)
Roland ETIENNE (US Metro)
Wladimir FABRIKANT (Grenoble)
Henri LESMAYOUX (Championnet)
Jean NICHILL (Toulouse UC)
André SIENER (ACS Est)
André TARTARY (US Metro)

REPORTAGE VIDÉO DE LA RENCONTRE (Archives INA)

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Cliquez sur la photo pour accéder au reportage vidéo sur le site de l’INA

 

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