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Antibes

L’Olympique d’Antibes en 1988-89, Jacques Monclar (n°7)

Parmi les anecdotes historiques du basket pyrénéen, il en est une qui reste un véritable crève-cœur pour les Toulousains. La très jeune équipe du RC Toulouse, pensionnaire de la N1B, ancienne appellation de la Pro B, a la possibilité de frapper un grand coup en 1989. L’accession à l’élite nationale lui tend les bras, suite à des barrages, disputés entre des équipes de N1B et les moins bonnes de N1A.

Le RC Toulouse, remonté en N1B en 1987 après quelques années passées entre la Nationale 2 et la Nationale 3, connait une première saison délicate, finissant 13ème sur 15. La deuxième saison sera plus réussie, avec une 7ème place au classement général, qui lui permet de disputer des barrages face aux clubs les moins bien classés de Nationale 1A.

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José Waitman, 29 points par match pour Toulouse, sous le maillot de Pau l’année suivante

Attention, explications d’un règlement cappilotracté*:

Les 16 équipes engagées en Nationale 1A jouent « une saison régulière » à l’issue de laquelle un classement est édité. Les équipes classées de la première à la douzième place disputent le titre de champion de France dans le cadre de play-offs, alors que les équipes terminant à la quinzième et seizième place descendent. Jusqu’ici, rien de neuf… Sauf pour les treizièmes et quatorzièmes : au lieu d’être en vacances plus tôt, les deux équipes mal classées doivent lutter pour le maintien avec leurs tripes face aux meilleures équipes de Nationale 1B !

Ainsi, les équipes finissant entre la 3ème et la 8ème place de N1B ont encore toutes leurs chances de jouer la montée et rejoindre les deux premières du classement de leur division en N1A la saison suivante!

C’est ainsi que le RC Toulouse, équipe classée 7ème de N1B à l’issue de la saison 1988-1989 peut encore espérer rejoindre l’élite nationale. Mais pour cela, il faut que l’équipe de la ville rose batte une institution du championnat de France, l’Olympique d’Antibes, 14ème de N1A.

Clairement, l’Olympique d’Antibes a raté sa saison 1988-89. L’objectif était de se qualifier en play-offs de N1A  pour ensuite décrocher une qualification pour une coupe d’Europe. Autour du scoreur américain Norris Coleman, l’équipe coachée par Michel Cermak présente quelques joueurs expérimentés, passés par l’équipe de France : Jacques Monclar, Hugues Occansey, Daniel Haquet. On note aussi la présence de Jim Deines et du jeune Georgi Adams. Bref, une belle équipe qui a foiré sa saison.

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Emmanuel Raynaud, l’un des jeunes toulousains

Le RC Toulouse, jouant dans la division inférieure, présente une équipe très jeune. Avec Frédéric Wiscart-Goetz (22 ans), Emmanuel Raynaud (18 ans), Lionel Ranson (21 ans), Philippe Bienvenu (20 ans), Jean-Gaël Percevault (17 ans), les américains José Waitman (29 points par match) et Carl Amos jouent les baby-sitters. Cette septième place est un très bon résultat pour la classe biberon toulousaine, leur permettant de jouer des barrages qualificatifs pour la N1A.

La montée reste l’objectif à moyen terme du Président Jean-Claude Hébrard , mais la chance de l’obtenir de suite est réelle. Surtout à l’issue du premier match.

En effet, Toulouse joue crânement sa chance lors du match aller de ce quart de finales de barrage, et réalise une véritable performance en battant très largement des antibois dépassés.

111 à 73… Une vraie correction, quasiment impossible à remonter…A l’issue de la première rencontre, Antibes est condamné à la descente en N1B et Toulouse peut envisager de continuer son parcours pour accrocher la montée. Rattraper 38 points de retard… Mission impossible.

Le match retour a lieu le 1er avril 1989, veille du 32ème anniversaire de Jacques Monclar. Celui-ci va être le héros d’Antibes.

Entre les deux matchs, le coach yougoslave d’Antibes Michel Cermak est débarqué, et Jacques Monclar est promu entraineur-joueur par ses dirigeants. Pour son premier match sous son nouveau statut, il va réaliser une véritable prouesse en faisant remonter à son équipe les 38 points (!!!) de handicap, et l’emporter au retour sur un score fleuve : 127 à 88… Soit 39 points d’écart !

La Salle Salusse Santoni d’Antibes vibrera longtemps de cette fin de match, avec en particulier le panier au buzzer depuis le milieu du terrain de Norris Coleman, qui scellera le sort du RCT.

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Jacques Monclar: « Sans rancune les toulousains? »

Les Toulousains tétanisés par l’enjeu, laissent filer la qualification au second tour et la possibilité de monter. Les Antibois quant à eux remporteront les deux matchs suivants face au Mans, 3ème de N1B, synonyme de maintien.

Une vocation était née pour Jacques Monclar, avec le succès qu’on lui connait. Il amènera Antibes au titre de champion de France en 1991 et 1995 entre autres. Toulouse aura vu prendre ses fonctions un des plus grands coachs français des dernières années, à ses dépens…

Pour le RCM Toulouse, la montée sera retardée de quelques années, lors de l’épopée des Spacer’s… Mais ceci est une autre histoire !

*Cappilotracté : tiré par les cheveux

Retrouvez l’histoire du basket toulousain sur Hoop Diary

Pour mieux comprendre, le classement de la saison et les barrages:

88-89

88-89(2)

 

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