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A l’occasion du derby pyrénéen de Nationale 2 entre Valence-Condom et Toulouse, Sébastien Clavaud a rencontré le co-président du VCGB Stéphane Menaspa, enfant du club, pour aborder le début de saison valencien.

Stéphane Menaspa, le VCGB chevillé au corps (photo : Sébastien Clavaud)

Stéphane Menaspa, le VCGB chevillé au corps (photo : Sébastien Clavaud)

Pouvez vous présenter s’il vous plait ?

Je suis licencié au club depuis l’âge de 6 ans, je suis resté fidèle à ce club.

J’ai eu de la chance de pouvoir m’entraîner pendant quelques années avec le groupe de l’équipe fanion avec Yves Baratet mais j’ai surtout joué avec l’équipe réserve qui a évolué en national 3 à l’époque.

J’ai ensuite entraîné les jeunes pendant plus de 10 ans, notamment les minimes nationaux au sein de l’UGB (Union Gascogne Basket), puis je me suis investi au club en tant que secrétaire et pris depuis 6 ans la présidence que je partage avec Badia Delva.

Nous avons repris le club avec un groupe de jeunes de ma génération à un moment où c’était très compliqué puisqu’il y avait un gros déficit à combler.

Nous avions deux solutions : mettre la clé sous la porte ou se retrousser les manches et essayer de repartir pour ne pas laisser les jeunes de notre territoire sans basket.

Nous nous sommes efforcés de retrouver une vitrine au niveau de l’équipe fanion tout en mettant en avant la convivialité et l’état d’esprit, ce qui a fait notre force par le passé.

Petit à petit, on a regagné la confiance d’abord des joueurs, puis des supporters, des partenaires, et l’année dernière on a fini par combler le déficit. Nous sommes partis cette année sur une situation financièrement saine.

Quel bilan tirez vous de ces 6 années passées à la présidence du club ?

Sur les 6 ans, on a connu 3 saisons en NM3, où on finit dans le haut du classement. La troisième année, on rate la montée dans une finale lors de la dernière journée à Toulouse.

Il  y a deux ans, on est monté sur une saison où je pense qu’on le méritait. On avait l’équipe qui jouait le mieux collectivement de la poule.

L’année dernière, on a un début de saison qui ressemble à celui de cette année avec 6 défaites consécutives, et après on a eu un déclic qui nous a permis de prendre conscience du niveau, que les joueurs devait hausser leur niveau, travailler plus pour être au niveau de la NM2, et on finit avec 6 victoires. On se maintient à une victoire de la descente, vraiment une belle saison dans l’état d’esprit et tout ce qu’il y a avec.

Julien Bataille a stoppé sa carrière à l'été dernier (photo : Guillaume Poumarede)

Julien Bataille a stoppé sa carrière à l’été dernier (photo : Guillaume Poumarede)

Le début de saison a été difficile, vous occupez la dernière place du classement.

Il faut dire qu’on perd trois joueurs très importants en deux ans. Frédéric Zadro, joueur emblématique du club avec un fort vécu, Julien Bataille, notre leader sportif et Hakim Naouri, notre leader humain.

Nous avons donc dû recruter des joueurs avec les moyens que l’on a ici. Des joueurs qui pouvaient bien évidemment nous apporter sur le terrain, mais aussi avec des qualités humaines qui nous correspondaient.

On est donc repartis avec un groupe renouvelé à 40% au coeur duquel trouver des automatismes dans notre style de jeu un peu atypique.

Puis on a connu les méandres des blessures avec trois de nos joueurs intérieurs blessés entre Alexandre Miette, Mohamed Traoré et Yohan Desbarats.

Avec un secteur intérieur aussi décimé à ce niveau de compétition, il est difficile de rivaliser. Desbarats et Traoré sont revenus mais ce dernier manque de rythme, et Miette ne reviendra pas avant fin janvier.

Les résultats sont insuffisant, mais le contenu y est…

On sort d’un bon match à Marmande, qu’on perd dans le dernier quart temps. Ce soir (face à Toulouse ce samedi 3 décembre, ndlr) il manquait encore Samir Nasri qui s’est blessé cette semaine à l’entrainement.

On n’a jamais été au complet, les rotations manquent. Le match de ce soir ressemble à celui de la semaine dernière. On fait trois quart-temps où on montre des choses intéressantes, puis on explose physiquement, on manque de lucidité, on fait les mauvais choix et on a moins de réussite. Et face à des équipes comme Toulouse, où il y a un groupe de 9 ou 10 joueurs, leurs rotations nous font mal.

Vous semblez manquer d’expérience aussi sur la fin du match.

Peut-être un peu d’expérience, mais surtout de fraîcheur. Il est vrai qu’en face, des joueurs comme Xavier Pasut ont peu joué en première période, et il sort un très gros quatrième quart temps.

Même François Couret, à qui on a réussi à faire prendre deux fautes rapidement, ne rejoue pas de la première mi-temps. On sait que c’est un métronome, bon gestionnaire, donc après c’est compliqué quand il revient sur le terrain.

Bastien Maggessi, aujourd'hui en équipe première, est l'un des produits de la formation gersoise (photo : Sébastien Clavaud)

Bastien Maggessi, aujourd’hui en équipe première, est l’un des produits de la formation gersoise (photo : Sébastien Clavaud)

On a lu dans les médias la possible démission de Greg Elorza fin octobre début novembre.

Oui après le match contre Pau, je pense qu’il y avait beaucoup de frustrations, de déceptions. C’est une rencontre que l’on doit remporter largement, mais on la perd de deux petits points.

Je pense que sur le coup de la déception, il a voulu expliqué qu’il fallait partir sur autre chose. On a discuté avec lui.

Greg a commencé la saison et il finira la saison avec nous, je ne pense pas que dans une situation comme la nôtre ce soit cohérent de tout remettre en cause. Les joueurs le connaissent et savent ce qu’il attend d’eux.

Il a fallu remobiliser tout le monde. Oui c’est compliqué, mais on va y arriver tous ensemble. On a tous signé pour cette saison et on la terminera tous ensemble.

Un point sur la formation ?

Le niveau de la Nationale 2 devient de plus en plus compliqué, il demande des budgets colossaux. On ne peut pas se permettre d’aller chercher des joueurs à qui on peut proposer des contrats de travail. On n’a pas les reins assez solides pour faire ce genre de choses-là.

Depuis six ans, on évolue avec des joueurs du cru, des joueurs qui ont été formés dans le département, mis à part Florian Champié et Samir Nasri qui arrivent de Montauban, mais qui prônent les valeurs que nous véhiculons.

Si l’on veut rester à ce niveau, la formation doit être un point fort. On essaie d’intégrer les jeunes, cela a été le cas de Loic Ducor et de Bastien Maggesi. Mais le passage de cadets à seniors n’est pas facile et l’est encore moins si le niveau est la Nationale 2.

Il existe l’UGB (Union Gascogne Basket) qui au départ était une union qui regroupait les clubs de Auch, Montaut et Valence-Condom. C’est maintenant une CTC, avec  Auch, Castéra-Verduzan, Jegun et Valence-Condom.

Elle permet aux meilleurs jeunes U13, U15 et U17 des 4 clubs d’évoluer au meilleur niveau qui correspond à leur compétence. L’idéal étant qu’il soit engagé en championnat inter-région puisque nous ne pouvons plus nous engager en championnat de France. Pour chaque catégorie, nous avons des entraîneurs confirmés notamment Yves Baratet sur les U17.

Quel est pour vous l’importance du maintien en Nationale 2, déjà sportivement, puis par rapport au Gers,  à l’environnement sportif dans le département ?

L’UGB nous permet à nos jeunes d’évoluer à des niveaux intéressants. Il est important de pouvoir, à la sortie de leur formation, proposer le niveau de compétition qui leur correspond.

Pour le moment, la CTC fonctionne très bien au niveau des jeunes. Au niveau des seniors ce n’est pas encore ancré dans les têtes de tout le monde. C’est dommage, parce que je pense que si les jeunes progressent par paliers, ils arriveraient peut être à jouer en NM3 ou NM2 alors que pour certains, passer de cadet à ces niveaux, c’est quasiment impossible.

Dans le monde rural où nous vivons et où les moyens financiers sont de plus en plus difficiles à trouver, ce fonctionnement est très certainement un maillon important pour permettre au Département de garder ce niveau de compétition.

Un dernier mot ?

On a essayé de mettre en place ce que l’on a connu ici par le passé. La convivialité, l’état d’esprit, cela s’était un peu perdu. Nous avons retrouvé une réelle identité où les dirigeants, joueurs, supporters et partenaires publics et privés s’identifient. Nous avons également créé une association « Les amis du VCGB » qui fédère autour et à travers notre sport un club de partenaires. C’est un travail colossal et indispensable à notre pérennité.

Et enfin, je ne saurais remercier assez fortement les collectivités, le Conseil Départemental, les communes de Valence sur Baïse et Condom. Même si cela devient de plus en plus difficile pour les structures publiques, ils sont toujours présent et nous les remercions fortement. Nous nous efforçons de leur rendre le mieux possible en s’occupant de l’école de basket qui ne cesse de grandir.

Categories: Nationale 2

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