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Après la Pologne et Cracovie, nous partons quelques kilomètres plus à l’Ouest rencontrer Mathias Durand, expatrié depuis deux ans à Prague, en République Tchèque. Interview.

Qu’est-ce qui t’as amené en République Tchèque, quel était  le contexte ?

Une envie de changer d’air et une discussion avec mon pote Brieuc à Prague, lors d’un passage là-bas pendant l’été 2014. J’avais joué au basket avec lui à Lille avant, il y habitait depuis quelques mois et il m’a dit que la boîte où il bossait cherchait des Français. En rentrant de vacances, j’ai postulé et dix jours après, je débarquais à Prague !

14528266_10153766161017041_595094886_nQuelles étaient tes attentes sur le basket la bas ? Dans quel état d’esprit tu es arrivé ?

Niveau basket, j’imaginais que ce serait à peu près la même culture que dans les pays de l’Est. Je suis un grand fan du basket croate, serbe et surtout lituanien…

Comme la République Tchèque est situé au milieu de tous ces pays, je me suis dit que ça devait être pas mal. Je me suis trompé en beauté ! Ici, c’est le hockey le sport numéro un, puis le football… et puis la bière… et éventuellement le basket si tu n’as vraiment rien à faire (sourire) !

En France, tu avais joué à un niveau plutôt intéressant, qu’en est-il la bas ? Quelles sont les principales différences ?

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               Nouveau pays, nouvelles perspectives (photo RBB)

Les différences de niveaux, d’organisation et surtout de coaching sont monumentales !

J’ai l’impression qu’il n’y a pas vraiment de niveau de transition entre les pros et les amateurs.

En France, entre la Nationale 1 et la Prénationale il y a plein de championnats intermédiaires qui font le bonheur de tous les basketteurs avec un bon niveau. Cette saison, je joue au deuxième niveau amateur.

Les matchs se déroulent un week-end sur deux et lorsque tu as match, c’est deux matchs dans le weekend : le premier le samedi après-midi ou le soir, et le deuxième se déroule le dimanche matin !

Donc quand on va jouer dans un coin perdu de la République Tchèque, on dort tous dans un dortoir tout droit sorti des années 50 et, personnellement, j’adore ça ! Ça rend l’expérience incroyable.

A quoi ressemble le haut niveau là bas, on voit depuis quelques temps la République Tchèque progresser et même sortir quelques bons joueurs, est ce que tu ressens la progression à ton échelle?

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Belle ambiance sur le parquet tchèque (photo RBB)

À mon faible niveau, je n’ai pas été impressionné par des joueurs en particuliers. Il y a de bons joueurs mais rien d’incroyable. J’ai vu deux très bons arrières la saison dernière dans un club, mais c’est tout…

Lors de ma première saison à Prague, j’ai joué au quatrième niveau amateur (5ème niveau du pays car il n’y a qu’un niveau pro) et c’est l’équivalent d’un niveau départementale en France.

Le coach m’a demandé de l’aide au début de saison pour mettre en place la transition et les principes offensifs.

Pendant les entraînements, j’étais moitié coach moitié joueur. On fait une super saison et même si le niveau n’était pas élevé, l’expérience humaine était vraiment géniale !

On avait des fans qui nous suivaient à domicile et à l’extérieur, des photos, des vidéos, des interviews d’après-match et lors des gros matchs en fin de saison, nos amis français du boulot sont venus nous supporter. Entendre la marseillaise lors de la finale de la Coupe dans notre gymnase blindé dans lequel les supporters tchèques et français chantaient et dansaient ensemble est un souvenir qui restera gravé !

La saison dernière, j’ai commencé à jouer pour un autre club au deuxième niveau amateur. C’est l’équivalent de la prénationale du Sud-Ouest mais pas encore celle du Nord. Après quelques semaines en tant que joueur, j’ai basculé à 100% en tant que coach et c’était un challenge très enrichissant pour moi. Cette saison, je reste dans la même équipe en tant que joueur car nous avons désormais un coach qui tient la route.

Quels sont tes projets maintenant, envisages-tu de rester là bas ?

J’ai un bon boulot ici qui me plaît beaucoup. Je suis Sales Trainer et la direction que prend mon développement professionnel et personnel me fait penser que je vais rester encore un peu à Prague. C’est une ville géniale, je me sens vraiment bien ici et j’invite tout le monde à venir découvrir cette ville.

Quels moments marquants tu vas retenir de cette aventure ?

Ma première saison à Prague, même si le niveau était faible. Avec les joueurs, les résultats qu’on a eu et l’ambiance incroyable pour certains gros matchs ont été marquants pour moi.

Qu’est ce qui était le plus difficile ?

Ce qui a été difficile, c’était de m’adapter à une nouvelle culture, un coaching très limité et accepter que je n’apprendrai pas grand-chose niveau basket. Sinon, niveau langue, ils parlent bien anglais donc il n’y avait pas trop de problème. Les Tchèques sont assez fermés au début, mais quand ils commencent à s’ouvrir ils sont vraiment géniaux.

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Nouvelle équipe, nouveaux challenges pour Mathias (photo MD)

Ce qui t’as le plus surpris ?

Ce qui m’a surpris c’est vraiment la différence de niveau entre la France et la République Tchèque. Il y a un monde entre les deux. J’ai vécu des situations à l’entraînement qu’il faut vivre pour y croire.

Que dirais tu as quelqu’un qui hésite à partir à l’étranger ?

De ne pas hésiter à sortir de sa zone de confort et de foncer tenter ce genre d’expérience !

Propos recueillis par Suzanne Rochette

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